Votre relation avec votre enfant est compliquée ? Son comportement pèse sur l’harmonie de votre vie de famille ? Et à l’école aussi, la tension est palpable. Et si c’était un enfant roi ? 4 signes pour le détecter, 6 conseils pour mieux le gérer.
Sommaire
Reconnaître un enfant roi
La définition de l’enfant roi, ou enfant tyran, est précise, et certains signes ne trompent pas. C’est à travers son comportement et sa relation à l’autre que l’on peut dire s’il est un enfant roi ou pas.
Opposition permanente et non-respect des règles
L’enfant roi se présente comme un enfant opposant. Il comprend la consigne, mais ne la respecte pas. Un enfant roi teste les limites en permanence en ne se pliant pas aux règles et en mettant la patience de l’adulte à rude épreuve. Tout est prétexte à vouloir faire le contraire de ce qu’on attend de lui, de ce qu’on lui demande.
Ce qui est ironique puisqu’à travers ce comportement, il cherche en réalité un cadre, qu’il a du mal à trouver. Soit parce que les règles changent souvent, soit parce qu’il n’est que trop rarement, voire jamais, soumis à des contraintes.
Notons qu’une phase d’opposition fait partie intégrante du développement du jeune enfant, jusqu’à 2 – 3 ans. Au-delà, son comportement doit devenir plus raisonnable.
Un enfant capricieux et colérique
L’enfant tyran cherche coûte que coûte à imposer sa volonté et à obtenir satisfaction de ses moindres désidératas. Peu habitué à ce qu’on lui résiste, l’enfant roi fait des caprices et peut entrer dans une grande colère face à la frustration. Et les arguments légitimes d’un parent face à un non n’y changent rien.
L’enfant roi est addict au plaisir, le cœur l’emporte sur la raison. La situation peut être d’autant plus disproportionnée qu’un jeune enfant vit l’instant présent et recherche donc une satisfaction immédiate de ses envies.
Le chantage, une attitude de l’enfant roi
Pour arriver à ses fins, l’enfant roi use souvent de chantage affectif. Cette attitude trouve souvent un écho retentissant auprès de ses parents, qui craignent de perdre son affection. Un cercle vicieux peut alors se mettre en place, jusqu’à se retrouver face à un enfant tyran.
Un enfant gâté et aimé
Il est important de préciser qu’un enfant roi ne manque de rien et qu’il est le plus souvent aimé de ses parents. Il n’y a pas de carence affective ou de parents qui ont baissé les bras. Plutôt une peur, souvent inconsciente, de décevoir son enfant, de le voir souffrir et se détourner.
Réagir face à un enfant roi
Un enfant est un adulte en devenir. Sa personnalité se construit encore. Il n’est donc jamais trop tard pour réagir face à un enfant roi.
Écouter et admettre le mal-être de son enfant
À travers sa colère, sa frustration, l’enfant exprime un mal-être que l’adulte doit pouvoir entendre. En tant que parent, il est difficile à vivre et à admettre. Mais le fait que l’enfant extériorise amène toutefois du positif. En effet, cela permet de détecter et donne ainsi la possibilité de réagir, de trouver des solutions, d’apporter une réponse adaptée.
Il est important pour les parents d’apprendre à reconnaitre les émotions par lesquelles passent leur enfant, pour les accueillir comme il se doit. Puis de réussir à différencier ce qui relève de la provocation et du caprice d’un sentiment de détresse réel.
Poser un cadre ferme et structuré
À 2 ans, l’âge du terrible-two, l’enfant comprend que tout ne lui est pas permis. L’absence de règles ou d’uniformité dans les consignes, qui varient entre les deux parents par exemple, peut compromettre cet apprentissage. Lequel est certes difficile du point de vue de l’enfant, mais largement bénéfique pour son équilibre futur.
Avoir un cadre est rassurant pour un enfant. Les adultes doivent donc s’efforcer d’adopter une ligne éducative commune, ferme et constante. Les désaccords qui surviennent inévitablement sur certains sujets doivent être discutés entre eux, sans remettre en question une décision à froid devant l’enfant.
Passer du temps avec son enfant
L’enfant roi a grand besoin de reconnaissance. Passer du temps avec lui est essentiel. Avec lui, et non pas que pour lui. La nuance est essentielle. Il s’agit donc de partager un moment ensemble, en étant chacun acteur. En laissant l’enfant participer, faire des choses par lui-même, sans faire à sa place.
En raison de son comportement opposant, mieux vaut sortir une activité (un jeu de société, du matériel de bricolage, des ingrédients pour faire de la pâtisserie, de la pâte à modeler…) sans rien imposer, ni même proposer. Vous pouvez laisser le tout posé sur une table, ou vous mettre à l’ouvrage directement.
S’il ne veut pas participer, faites tout de même ce que vous aviez prévu, sans bouleverser tout votre programme.
Si l’enfant montre de lui-même un intérêt, alors laissez-le observer, expérimenter, toucher un petit moment.
Vous pouvez lui exposer un projet, échanger et même faire des compromis si la discussion est posée et ouverte, ou simplement lui dire que s’il a besoin d’aide, il peut vous demander. Mais s’il a besoin de vous, des questions ou autre, il saura de toute façon vous le faire savoir.
Il s’agit de le laisser prendre des initiatives, prendre confiance en lui, et de l’apprivoiser petit à petit.
Prenez confiance en votre parentalité, déculpabilisez et faites-vous aider
Enfant roi ou pas, il n’y a pas de super-parents. Chacun a ses propres limites, ses failles et éprouve parfois le besoin de souffler.
Reprenez donc confiance en votre parentalité et déculpabilisez de cette situation involontaire et qui s’est installée progressivement. Rappelez-vous que rien n’est jamais définitif, l’enfant étant plein de ressources et capable d’évoluer, de mûrir.
N’hésitez pas à vous octroyer des breaks en confiant votre enfant à des personnes de confiance : ses grands-parents, un oncle ou une tante, une baby-sitter, des amis… peuvent prendre le relai pour quelques heures, une journée, un week-end…
Aussi, si malgré vos efforts vous vous sentez trop dépassé par la situation, qu’elle vous échappe, vous pouvez demander de l’aide à un professionnel de l’enfance, comme un pédopsychiatre par exemple.
Exister aussi pour vous-même
Être parent ne signifie pas s’oublier. Passer du temps avec son enfant (et non pas « pour ») induit aussi de s’octroyer du temps chacun de son côté.
Pour passer des moments de qualité et mieux gérer un enfant roi, vous avez besoin de toute votre énergie. Les enfants sont des éponges. Ils ne peuvent donc être apaisés si leurs parents ne sont pas eux-mêmes calmes, bien dans leurs baskets, de bonne humeur…
Relativiser et éviter de sur-réagir
Sans s’en rendre compte, l’enfant roi, sous couvert de refuser « par principe », propose souvent des alternatives. Saisissez-les. Il veut prendre son bain avant de goûter alors que vous aviez prévu l’inverse ? Soit, l’important étant qu’il fasse les deux, peu importe l’ordre.
Éviter donc de sortir de vos gonds et d’entrer dans son jeu systématiquement. Sur-réagir au moindre refus ou à la moindre provocation l’encourage à continuer. Mais ne négociez pas sur tout. C’est vous l’adulte, vous qui êtes responsables de l’enfant et qui savez ce qui est bon pour lui. Certaines actions doivent être faites et ne sont pas négociables : aller à l’école, s’asseoir à table en famille, respecter autrui, être poli…
Pondérer vos attentes et vos réactions selon l’urgence, le danger, les règles à respecter. Tout en restant cohérent et constant dans votre propre comportement. De cette façon, vous allez redonner de la valeur aux règles, aux limites et aux sanctions mais aussi aux moments de plaisir et de douceur.
Avoir un enfant roi n’est pas une sinécure. Mais ne baissez pas les bras, la situation peut s’améliorer, avec une nouvelle approche et toujours beaucoup d’amour.