L’importance du microbiome lors de l’accouchement

Les nombreux micro-organismes qui composent le corps humain jouent un rôle déterminant pour la santé. Le microbiome y contribue largement, y compris pendant la grossesse et l’accouchement. Quel est son rôle ? Tout savoir sur l’importance du microbiome lors de l’accouchement.

Sommaire

Qu’est-ce que le microbiome ?

Le microbiome est constitué de bactéries, de levures, de champignons, de virus, qui évoluent dans un environnement identifié. Le microbiome se constitue des microbiotes et de leurs domaines d’activité. Il est propre à chaque individu. Se distinguent le microbiote intestinal, le microbiote vaginal, le microbiote cutané, le microbiote ORL.

Ces micro-organismes sont en effet particulièrement concentrés sur des muqueuses, comme les intestins, la bouche, les yeux ou encore le vagin. Ils jouent un rôle protecteur auprès de ces organes sensibles aux agressions extérieures.

Le microbiome évolue au fil du temps : il se constitue à la naissance, se modifie lors de la diversification alimentaire, puis avec le vieillissement de l’organisme.

Microbiote intestinal et microbiote vaginal, les alliés de la maternité 

microbiome accouchement

Le microbiome dans son ensemble, mais plus spécifiquement le microbiote vaginal et le microbiote intestinal, sont très importants à la naissance de bébé, pendant l’accouchement. 

Dans le vagin, il est essentiellement composé de lactobacilles. Cette flore vaginale aide à maintenir un bon ph. Le microbiote vaginal est en principe assez stable. C’est indispensable pour éviter de souffrir d’infections vaginales, auxquelles la femme enceinte est particulièrement exposée. 

Le microbiote intestinal est celui qui comprend le plus de micro-organismes. Il est le garant d’un bon métabolisme, d’un bon système immunitaire. 

Chez la femme enceinte, les bifidobactéries sont stimulées, au détriment d’autres micro-organismes, sous l’effet de la progestérone. Le microbiome s’adapte aux besoins pour aider le fœtus à se développer. Aussi, la mère développe des immunologies contre certaines maladies, qui impactent aussi le système immunitaire du bébé à naitre.

Le microbiome du nourrisson se forme à la naissance. Il est impacté par le microbiome de sa mère, notamment lors d’un accouchement par voie basse et en cas d’allaitement maternel.

Microbiome et accouchement naturel

microbiome bébé

Lors de l’accouchement par voie basse, le bébé est en contact avec le microbiome maternel. Il profite des bactéries de sa maman pour ses premières défenses immunitaires. Il se créé ensuite son propre microbiome, qui va évoluer sa vie durant.

La provenance exacte de cette transmission, tantôt attribuée principalement au microbiote vaginal, tantôt au microbiote intestinal, reste à l’étude. L’exposition volontaire des nouveau-nés aux sécrétions vaginales, notamment après un accouchement césarienne, est donc controversée.

Le microbiote intestinal des bébés nés par voie basse est un héritage direct du microbiome de la maman. Une caractéristique que l’on retrouve moins marquée chez les bébés nés par césarienne. Ces derniers présentent un taux plus élevé de micro-organismes transmis par l’environnement hospitalier. 

Les micro-organismes présents dans les intestins d’un bébé né par voie basse sont différentes de celles d’un bébé né par césarienne. La colonisation des intestins se joue donc dès l’accouchement. 

Le microbiote intestinal se modifie par la suite : plusieurs mois après, les différences s’atténuent, mais restent remarquables quant à la nature de certaines bactéries. 

Le microbiome étant à la base du système immunitaire, cette caractéristique présente donc une importance capitale pour la santé du bébé dans ces premiers mois de vie au moins.

Microbiome et prématurité

microbiome prématuré

La nature du microbiome de la maman pendant sa grossesse aurait une incidence sur le terme de la grossesse et donc sur le risque de naissance prématurée. Les études portent précisément sur le microbiote vaginal des femmes enceintes. 

Lorsque leur microbiote vaginal présente un taux élevé de certaines bactéries, la probabilité d’accoucher avant terme augmente. Aussi, une déficience en Lactobacillus rend aussi le femme à risque quant à la possibilité d’accoucher prématurément.

La prédisposition se constate dès le premier trimestre de grossesse, par la présence ou non, dans le microbiome, desdites bactéries. Plus la diversité du microbiote vaginale est grande, plus le risque de prématurité s’élève.

Cette découverte de l’impact du microbiome sur la naissance est essentielle, puisqu’elle ouvre la possibilité de meilleures prévention et prise en charge des femmes enceintes à risque.

Microbiome et allaitement

Très peu de temps après la délivrance de l’accouchement vient la première tétée. Le microbiome joue un rôle pour les mamans qui allaitent leur bébé.

Les études scientifiques montrent que les bébés allaités ont dans leur selle des microbes similaires à ceux de leurs mères. Les micro-organismes passent donc dans le lait maternel.

Un bébé nourrit au lait maternel développe un microbiote très proche de celui de sa maman. 

L’importance du microbiome lors de l’accouchement est largement prouvée. Mais tous ses secrets n’ont pas encore été dévoilés. Des recherches scientifiques restent en cours pour mieux comprendre l’incidence des combinaisons de micro-organismes pendant la grossesse, pendant le processus de la naissance mais aussi durant la vie de bébé.